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Actualité de la Joaillerie

Les Joyaux Des Maharajahs: Merveille Ancestrale

par Julie MIALET 11 Mar 2022

« Maharaja » vient du mot raja/ rajah qui signifie roi. Le titre de Maharaja était autrefois donné à certains rois et empereurs indiens.

L’Inde a toujours été un continent riche en pierres précieuses, toutes plus exceptionnelles les unes que les autres. En effet, l’Inde était même le premier producteur de diamants du monde et ce de l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle.

Parmi les nombreuses pierres des Maharadjahs, les diamants de Golconde sont certainement les plus célèbres d’entre-elles. Ce gisement situé en Inde proche de la Cité d’Hyderabad (actuel état du Télangana), a été exploité du 8e siècle avant Jésus-Christ jusqu’au XVIIème siècle de notre ère. Parmi les diamants les plus célèbres et les plus beaux de la planète, certains viennent de Golconde. C’est le cas par exemple du diamant Hope, du Koh-I-Noor de la Tour de Londres

Diamant Hope de 45,52 carats

Golconde était donc considéré comme l’épicentre du commerce de diamant. C’est au début du XXe siècle, que la citadelle du diamant va cesser son rayonnement… les mines s’étant épuisées.

Rivière de 33 diamants taille ancienne, provenance Hyderabad

Entre opulence et démesure

Pour comprendre l’Inde des Maharajas, il faut remonter au XVIeme siècle, en avril 1526 exactement et la naissance d’un nouvel empire indien, celui des Moghols.

Photo portrait du Maharaja de Patiala

Depuis leurs châteaux forts, ou garh qui quadrillent le Rajasthan, ces princes de royaumes locaux, disposant de leurs propres gouvernements, lois, fêtes, et même langues, règnent sur les castes inférieures des paysans et des marchands.

Cependant, c’est au XIXème et pendante  la toute première moitié du XXème siècle que va s’affirmer le goût des Maharadjas pour la haute joaillerie. Rendus encore plus riches par l’Angleterre, c’est sous le Raj britannique qu’ils vont commander leur plus belles parures. Se désintéressant progressivement de la gestion de leurs petits royaumes, ils privilégient leur bon plaisir et deviennent oisifs: fêtes fastueuses, chasses au tigre et parties de polo rythment leurs journées.

Les merveilles de joaillerie ont toujours été symboles de pouvoir, de puissance et de richesse pour les anciens dirigeants. Opulence et raffinement sont les maîtres mots de ces siècles de création en architecture, sculpture, et créations joaillières.

Certains artisans et orfèvres ont mis au point de nombreuses prouesses techniques dans ce domaine, parmi celle-ci citons kundan, qui consiste à encadrer la gemme avec de l’or pur.

Les Européens ont toujours été impressionnés par la grandeur des collections orientales rythmées par les rubis birman “sang de pigeon”, les spinelles du Badakhchan, les diamants type IIA de Golconde, les émeraudes de Colombie, les saphirs du Cachemire ou encore les perles fines d’Arabie.

Collier Cartier en Rubis du Maharaja Digvijaysinhji,1937

La plus importante collection de joyaux est très certainement celle de la famille Al Thani : famille princière souveraine du Qatar. On compte dans cette collection un nombre incalculable de pierres précieuses en tout genre dont les plus célèbres diamants comme l’étoile de Golconde de 57.31 carats ou encore l’œil de l’Idole, un diamant bleu pâle de plus de 70 carats.

L’étoile de Golconde

Au XVIIe siècle, l’Empereur Jahangir, 4e empereur moghol de l’Inde, fut aussi un grand collectionneur de pierre puisqu’il possédait à lui seul plus de 5 millions de carats en diamants bruts. Un marchand flamand aurait même affirmé que celui-ci possédait plus de bijoux que tous les monarques européens réunis.

Chez les Maharajahs, les objets du quotidien sont un belle preuve de l’opulence indienne. Par exemple, le diamant Jacob de 184.5 carats était utilisé comme presse-papier. Ils disposaient aussi de gratte-dos en jade et même des chasse-mouches en agate rubanée.

 

La Place Vendôme et les Maharadjahs

A partir de la fin du XIXe et la fin du XXe siècle, pour réaliser leurs projets grandioses, les Maharajahs vont préférés s’orienter vers les grandes maisons de joaillerie parisienne plutôt que vers les créateurs locaux.
En 1905, le Maharaja Jagatjit Singh de Kapurthala franchit la porte du joaillier parisien Mellerio dits Meller. C’est alors qu’il acquit une incroyable création joaillière : un paon articulé en émail guilloché entièrement serti de diamants taille rose.

Paon articulé Mellerio dits Meller

Les Maharajahs étaient friands de haute-joaillerie sous toutes ses déclinaisons: en aigrette, en ornement de corsage, sur les turbans, en bague…

Aigrette Cartier sertie d’un diamant œil de tigre de 61.50 carats, 1937

Contrairement à l’Europe, les plus beaux bijoux en Inde étaient portés par des hommes. Ils s’ornaient d’apparats en pierres précieuses pour montrer leur puissance.

Les maisons de joaillerie de la place Vendôme voyant l’énorme intérêt des Maharajahs pour leur savoir-faire, commencèrent donc à imaginer des collections opulentes, démesurées sans aucune limite afin de combler les désirs de cette clientèle si fantasque.

En 1927, le Maharaja de Kapurthala commanda une exceptionnelle couronne turban avec sa propre collection d’émeraude à la mythique maison Cartier. C’est grâce à cette création toute particulière que de nombreux Maharajahs vont décider de confier leurs joyaux aux maisons de la place Vendôme.

Ornement de turban Cartier en émeraude et diamant du Maharaja de Kapurthala

L’année suivante, le Maharaja de Patiala pose ses bagages à Paris avec ses 6 coffres remplis de pierres. Ainsi né l’un des colliers les plus exceptionnels de l’histoire de la joaillerie : le collier Cartier Patiala. Celui-ci tout en platine, se compose d’une cascade de 2930 diamants, dont un incroyable diamant jaune pâle De Beers taille coussin de plus de 230 carats et de rubis birman. Il s’agit alors de la plus importante commande que Cartier n’ait jamais reçue.

Collier Cartier du Maharaja Patiala

Quant à la maison Van Cleef & Arpels, elle comptait parmi ses meilleurs clients de nombreux souverains népalais et indiens.

Ainsi la place Vendôme devint le lieu incontournable des empereurs de l’Inde, venant avec des projets et des pierres toujours plus exceptionnels.

 

L’empreinte des Maharajahs encore aujourd’hui

Encore aujourd’hui les Maharajahs sont mis à l’honneur au travers de ventes aux enchères exclusives ou encore des collections de haute-joaillerie.

En juin 2019 a eu lieu une vente Christie’s dédiée aux Maharajahs : Maharajas & Mughal Magnificence. Cette vente, de plus de 400 lots, rassemblait une incroyable collection de bijoux et objets précieux ayant appartenus aux plus grandes dynasties indiennes, témoin de 500 ans d’histoire.

Parmi les pièces phares, on retrouve :

  • Une dague en jade ayant appartenu au commanditaire du Taj Mahal : Shah Jahan
  • Une rivière de diamants de Golconde pour un total de 200 carats
  • Une broche en platine sertie des diamants et d’un saphir taille coussin de 109.50 carats

Broche en platine, diamants et sertie d’un saphir taille coussin de 109.50 carats, vente Christie’s Maharajas & Mughal Magnificence

La collection moderne « New Maharajahs » de Boucheron

En 2022 Claire Choisne, directrice des créations chez Boucheron, rend hommage aux Maharajas et tout particulièrement au fameux Maharaja de Patiala à travers une toute nouvelle collection de haute-joaillerie : New Maharajahs. Cette collection absolument extraordinaire reprend les symboles de l’Inde ancestral comme la fleur de lotus, les ornements des turbans… Les techniques traditionnelles de l’époque sont aussi mises à l’honneur comme la glyptique, qui consiste à faire graver les pierres.

Pour cette collection, Claire Choisne a fouillé les archives de Boucheron et s’est inspirée de 149 dessins de l’époque.

Gouaché Boucheron

La collection est rythmée par la transparence, le blanc et les jeux d’échelle qui viennent adoucir le côté opulent et gargantuesque.

L’unique parure colorée de la collection est celle qui raconte l’histoire de la commande du Maharaja de Patiala: composée de 9 émeraudes de Colombie pour un total de 40 carats ce collier est transformable puisque le motif central se détache pour former une sublime broche.

Sans le motif central, on obtient une collerette complétement articulée sertie d’un rail d’émeraudes baguette. Contrairement au modèle original de 1928, Boucheron a fait le choix de la légèreté en remplaçant les gemmes vertes des extrémités par des diamants recouverts de cristal de roche afin d’être encore plus flamboyant.

Collection Boucheron New Maharajahs

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